lundi 7 juillet 2008

Concentré parisien

Ca fait donc cinq jours que je suis rentrée en France, cinq que j'essaie sans grand succès de mettre de l'ordre dans ma chambre et de virer un maximum de trucs pour me débarrasser de ce désagréable sentiment de claustrophobie, et trois jours que je remets le nez dehors (même si le temps est loin d'être au beau fixe).

En trois jours, j'ai retrouvé le Paris merveilleux ou exaspérant (dépend des moments, de l'humeur, de la lumière etc) que je commence à connaître pas mal, mine de rien.

Petit florilège:
Le soir de mon retour, je me suis précipitée au Lèche-vin pour retrouver Emilie et boire quelques pintes, histoire de renouer avec les bonnes vieilles habitudes. Le Lèche-vin est un bar "crado" du côté de Bastille, peuplé de beaux gosses bobos; les murs sont ornés d'icônes religieuses plus kitschs les unes que les autres, et la grande surprise (assez désagréable, mais drôle), c'est quand on va faire un tour aux chiottes (turques, eh ouais, en France ça a le défaut de toujours exister). La décence m'interdit d'en dire plus, je vous laisse y aller par vous-mêmes si vous souhaitez en savoir d'avantage. Donc, discussions-mises à jour de nos vies respectives autour d'une petite table et coincées entre deux couples. A notre droite, deux lesbiennes punk-post-modernes, dont l'une disait àl'autre dans un murmure las: "Nan mais attends, ce qui nous entoure n'existe pas, c'est faux tout ça, c'est une illusion, tu le sais ça?" Si j'étais geek, je dirais MDR. Y a quand même rien de plus drôle que la connerie qui se prend au sérieux. Et à la table sur notre gauche, un couple... en élaboration: un Parisien et une Américaine engagés dans une conversation à bâtons rompus, chacun pensant probablement à tout autre chose que ce qu'ils sont en train de raconter. On a assisté aux différentes étapes du processus de drague: d'abord la main du mec se posant discrètement sur celle de la nana, puis 20 minutes plus tard, le type se lève brusquement et maladroitement pour se pencher au-dessus de la table et embrasser sa dulcinée - eh ouais c'esttoujours gênant ces tables qui bloquent le déroulement attendu du premier baiser; et enfin 10 minutes plus tard, le type se décide à s'installer à côté d'elle, c'est plus pratique pour se prendre dans les bras. Ensuite, baisers intimidés et silences embarassés... Et pendant tout ce temps, Emilie et moi essayions de retenir nos pouffements de rire et de continuer notre discussion en faisant abstraction de ce qui se passait à côté, mais c'était pas facile facile. Oui je sais on est méchante mais bon, s'ils veulent éviter ça, faut pas aller au Lèche-vin. D'ailleurs maintenant que j'y pense je suis allée au Lèche-vin avec un type avec qui je suis sortie de façon très éphémère il y a deux ans, et qui était au moins aussi timide que moi, et je vous assure que je faisais moins la maligne!

Ce soir-là, on a aussi appris la libération d'Ingrid Bétancourt, et là je vous jure, je sature. Depuis mercredi soir, c'est "I.B. est sortie de la forêt", "I.B. a retrouvé sa famille dans la joie", "I.B. a déjeûné à l'Elysée", "I.B. est heureuse après son bilan de santé au Val de Grâce", "I.B. va remercier la vierge à Lourdes"... J'en peux plus!!! On en a rien à foutre, foutez-nous la paix!!! P** de médias...

Le lendemain, ô surprise, qui c'est que je croise dans les escalators de la Gare de Lyon: une fille que j'ai rencontrée une ou deux fois dans des pubs... à Glasgow! Ah j'vous jure ma bonne dame, elle nous en fait des belles la vie hein! Elle descendait je montais donc on s'est pas parlées, mais on était franchement aussi abasourdies l'une que l'autre.

Samedi après-midi, prise d'une grosse flemme, je me suis mise au lit pour faire une petite sieste quand se met à gronder autour de moi un déchaînement frénétique de tam-tams enragés (wow ça c'est de la phrase) encore lointain mais puissant. Putain mais c'est pas possible de faire la sieste tranquille dans cte ville!! Je me mets à la fenêtre et voilà ce que je vois:



C'est ça que j'aime à Paris, on voit toujours des trucs on sait pas d'où ça sort, mais c'est marrant. Il faudra d'ailleurs un jour que je fasse un article uniquement consacré à ce que j'ai vu passer sous mes fenêtres depuis que j'habite dans cet immeuble.


Samedi soir, je suis allée applaudir les Spiders on the Lens, jeune groupe très prometteur qui a été sélectionné pour jouer au Trabendo prochainement!!! (sur la photo il manque Julien, le guitariste, mais je pouvais pas faire mieux parce qu'il y avait devant moi deux gros tarés, un couple hungaro-breton qui arrêtaient pas de danser et m'empêchaient de voir la scène dans son entier...) Ils n'ont malheureusement pas encore de site Myspace, mais ça va pas tarder, et s'ils le font pas je vais le faire pour eux malgré mais mes connaissances limitées en informatique (Yann F., ce message est pour toi). Et je serais bien en peine de vous décrire le style du groupe... Je citerai un post trouvé sur le web par l'un des organisateurs du tremplin jeune Fallenfest:
"Une vraie surprise!! Ce n'était que le 1er tour pour eux à Capitol, mais moi je dis: groupe à suivre! Humbles, pas forcément sûrs d'eux comme ça en discutant mais excellent son sur scène, tout en retenue et nuances... Un mélange d'influences où l'on a l'impression de discerner: Bowie, Kafka, Michel Gondry pour le piano à queue en carton fait main par le chanteur lui-même (cf La Science des Rêves), ou encore Elton John, Beatles et autres Pink Floyd sur les bords.. Une tonne d'humilité et trois tonnes de sensibilité.. Belle émotion, belle promesse... En espérant que tout ça ne soit qu'un début.."

Et perso, je rajouterai à cette liste Rufus Wainwright bien entendu.

Et dimanche, j'ai retouvé un ami qui m'a emmenée vers Ménilmontant et à la Maroquinerie, salle de concert trendy qui abrite également, ce que j'ignorais, un charmant patio orné de plantes vertes. J'y ai d'ailleurs croisé deux anciens camarades de prépa, et Vincent Delerm, vous savez, ce chanteur qui sait pas chanter et qui a ému le temps d'un album toutes les jeunes parisiennes vivant entre la rue St-Séverin et la place St-Sulpice (désolée, ça devient technique, mais ça donne une idée du personnage), c'était en 2002... Vous savez, "Fanny Ardant et moi", tout ça.. Bon j'avoue, j'ai l'album, et j'ai eu ma période V. Delerm. Par contre j'ai pas acheté les suivants, j'ai rapidement fait une overdose. Enfin bref, le joli Vincent était là, enfin je crois que c'était lui en tout cas.

Voilà, petit compte-rendu de ces derniers jours... Je pars cet après-midi pour les Sables d'Olonne, en espérant pouvoir y trouver un peu de soleil. Prochaines nouvelles dans une semaine!

jeudi 3 juillet 2008

This is the end...

Alors voilà ça y est, je suis rentrée. Pour de bon. J'ai pas trop envie de m'étendre là-dessus, c'est jamais facile de quitter un lieu qu'on a tellement aimé. Mais enfin rassurez-vous tout va bien, il fait beau et chaud à Paris, je me goinfre de baguette, de chèvre avec de la confiture de figues, de melon, de cerises etc. Le voyage, un peu morose au départ, a été joyeusement allégé dans tous les sens du terme, puisqu'à l'enregistrement de nos valises à ma soeur et à moi, l'hôtesse a tout simplement ignoré le fait que nous avions... 15 kg d'excédent! Je m'attendais à payer entre 60 et 80 pounds, pas de gaieté de coeur évidemment, et non... elle a juste collé une étiquette "heavy" sur les valises qui étaient pourtant à peu près insoulevables. Est-ce que c'est parce que Marc, qui faisait le voyage avec nous, avait papoté avec elle juste avant et l'avait distraite au point qu'elle oublie de regarder le poids des bagages? Ou juste qu'elle avait déjà envoyé quatre personnes avant nous au guichet pour payer une amende? Enfin toujours que c'était une p*** de bonne nouvelle.

Et j'aborde maintenant la question qui vous brûle les lèvres, je le sens bien: vais-je continuer ce blog? ... A vrai dire, je ne sais pas. Je vais réfléchir. Et en attendant, j'ai encore des choses à raconter sur mes dernières semaines en Ecosse, et j'espère bien trouver un moment d'ici les prochains mois pour vous en faire part...

Et enfin, merci, merci, merci à tous ceux et toutes celles qui m'ont accueillie, accompagnée pendant l'année et/ou entourée avant mon départ. Et puis pardon à ceux que je n'ai pas eu le temps de revoir. Vous allez me manquer... Mais je serai bientôt de retour, promis!

samedi 28 juin 2008

Ze West End Festival Parade

Ca fait un certain temps maintenant, mais le 15 juin a débuté le fameux festival du West End, lancé par une grande parade dont voici quelques images.


























(1) Byres Road, l'artère centrale du West End, inondée de monde; (2, 3, 4) quelques créatures de la parade; (5) une rue du West End vers 20h... (et il fait encore plein jour!)

Malheureusement, depuis cette mémorable après-midi, passée au parc à boire des bières, à jouer au tarot et à papoter au son des tam-tams environnants, les cieux écossais ne nous sont plus très cléments... En fait, j'ai rarement vu un temps aussi déprimant, surtout en juin! Alors je regarde avec délectation mes photos du mois de mai...

jeudi 19 juin 2008

Budapesten vagyok!

Plein de choses a vous raconter et a vous montrer, notamment la parade du West End dimanche dernier, mais je suis pour l'instant de retour a Budapest pour quelques jours, a l'occasion du mariage d'Anna. Il faudra donc attendre lundi ou mardi pour des nouvelles plus detaillees.

L'arrivee a Budapest fut memorable: apres m'etre effondree en sanglots des que l'avion a touche terre (je suis legerement emotive en ce moment - j'ose meme pas imaginer ce que ca va etre le jour du mariage, je vais fondre en larmes au moment des discours, vous voyez le genre... quelle horreur), j'ai retrouve Anna, et l'aeroport, litteralement inonde apres un gros orage, on avait de l'eau jusqu'a la cheville. C'etait bien la peine de quitter l'Ecosse, jvous jure...!

Je suis contente, la ville n'a pas trop change. J'avais peur de rien reconnaitre, ca faisait deux ou trois ans que je n'etais pas venue, mais tout va bien, les immeubles sont toujours un peu delabres, les routes toujours aussi pourries, les magasins toujours aussi pleins de salami et et kifli et de zsemle (prononcez gemles), ie des petits pains pas tres bons mais que j'adore, ca me rappelle des souvenirs.

Sur ce, je vais aller trainer mes savates dans les rues de Budapest, humer le passe et manger une langos (gros beignet bien gras, hmm!) parce que mine de rien, ca me manque.

dimanche 8 juin 2008

Un peu de poésie dans ce monde consumériste

J'ai acheté un T-shirt que j'ai voulu mettre à laver.


Histoire de pas faire de bêtises, je checke les consignes sur l'étiquette.

En anglais, ça donne:

WASH BEFORE
WEARING
COLD WATER
TUMBLE DRY
MEDIUM
Jusqu'ici, tout va bien. En français, on se retrouve avec:

SE LAVER
AVANT DE
PORTER DE LA
CHUTE FROIDE
D'EAU SECHE
LE MILIEU

On dirait pas un peu du Apollinaire?

samedi 7 juin 2008

Dirty old town

On sait tous plus ou moins que Glasgow n'est pas exactement une ville propre. Mais alors le week-end, c'est carrément une catastrophe! Entre les pelouses de Kelvingrove Park jonchées de sacs plastiques et de cannettes de bière en fin d'après-midi et les rames de métro parsemées d'ordures, c'est pas jojo. Je ne parle pas de l'état de la ville la nuit, et pire encore en centre-ville...

Bon, passons sur l'indignation que nombre de gens, moi y compris, ressentent face à cet état de fait; la question, c'est comment ça se fait? On sait déjà que les British sont pas les champions du respect de l'environnement. En Irlande c'est pas terrible non plus d'ailleurs. Selon les gens avec qui j'ai pu discuter de ça, il y aurait un problème d'éducation des mentalités. Cela dit, je pense qu'il y a un autre facteur non négligeable: l'alcool. Démonstration: quand vous avez un ptit coup dans le nez et que vous faites tomber un bout de plastique, vous allez pas forcément avoir le courage de courir après, vous vous dites juste Oh fuck it. Eh ben moi je pense que là c'est la même chose à plus grande échelle: vous avez bu toute l'après-midi devantle match de foot ou dans le parc, vous êtes complètement fait(e) et alors là, l'idée de mettre une bouteille dans une poubelle, ça vous passe à trois milles. Sans compter qu'ici, les gens se disent qu'il y a des gens qui sont payés pour ramasser alors hein pourquoi s'emmerder.


Y a des fois où ça prend des proportions inimaginables, cf ce qui s'est passé à Manchester il y a quelques semaines. D'innombrables fans des Rangers (un des deux principaux clubs glaswégiens de football, l'autre étant le Celtic - les Rangers sont protestants unionistes et connus pour ne pas être particulièrement sympas; les Celtic sont catholiques et traditionnellement associés à l'Irlande) sont descendus à Manchester pour assister la finale de la coupe de l'UEFA, entre les Rangers et le Zenit de St-Pétersbourg (soit dit en passant, ça c'est encore un truc que je comprendrai jamais: qu'on se déplace pour assister à un match de foot quand on a des billets pour aller au stade, why not, mais alors quand c'est juste pour aller au pub dans la ville où se déroule le match, juste pour être plus près de là où ça se passe, ça me dépasse). Et voilà-t-il pas que le plus grand écran de la ville, installé dans un parc, tombe en panne. O rage, o désespoir, les fans imbibés d'alcool jusqu'à la moëlle se mettent en colère et se livrent à une mise à sac de la ville bien dans les règles, avec affrontements avec la police, les supporters du camp opposé, des blessés, au moins un mort... Enfin bref. Et voilà à quoi ressemblait la ville le lendemain. In-cro-yable. C'est à se flinguer.

La gauf(f)re sans la gauf(f)re - quant au f...

Je papotais ce matin au téléphone avec ma copine Marianne, bla bla bla, du coq à l'âne, jusqu'au moment où je lui raconte l'histoire de la gauffre. Au début, ça donnait, "ah ça devait être dégueulasse", et puis là elle me dit, "en même temps, gauffre c'est pas waffle?". Ah merde ouais c'est pas con.. Bon bref ça pour dire que mon précédent article était complètement à côté de la plaque, puisque j'avais bien demandé une gauffrette et pas une gauffre... Cela dit, je l'ai pas supprimé, parce que je tenais à donner un aperçu de cette merveille culinaire à ceux qui ne connaîtraient pas. Franchement, y a pas une photo qui vous fait plus envie que l'autre là?

D'autre part, je commence à me demander si gauffre ne prend pas qu'un seul f. Décidément, je m'en étais pas rendue compte avant, mais les gauf(f)res et moi, c'est pas une histoire simple.

vendredi 6 juin 2008

La gauffre sans le gauffrier

Après une visite approfondie de Kelvingrove Museum cet après-midi (musée très populaire du West End, superbe bâtiment, un peu décevant en ce qui concerne les collections) - et musée où, soit dit en passant, j'ai pas été foutue d'aller avant aujourd'hui depuis le temps que je suis là! - je suis allée faire un petit tour au parc, au milieu des titis enfants et des fougueux skateurs et des chiens qui courent après des baballes et tout et tout. Et là, je me suis dit que j'avais bien mérité une petite gauffre - j'ai une passion pour les gauffres l'après-midi au parc; pas très original mais totalement incontrolable. Je me dirige vers la petite camionnette bigarrée et demande "a wafer", et là, surprise! voici ce qu'on me tend... Petite déception, faut bien le dire!

mardi 20 mai 2008

T'as-tu un new toaster?

Ce matin, j'ai cramé mon grille-pain.

mercredi 7 mai 2008

Si si je vous jure

Le week-end dernier, petite vadrouille du côté de Mallaig, petit port au bout de la péninsule de Morar, et connu surtout pour être le point de départ du ferry vers Skye. Parce qu'à part le ferry, à Mallaig, y a pas grand-chose grand-chose. Si, une auberge de jeunesse (deux chambres) qui a accueilli notre bande de joyeux lurons. Après quelques six heures de route entrecoupées de pauses pipi, pauses sandwichs, pauses clopes, pauses photos etc, arrivée à Mallaig, sous un ciel... écossais (ie on sait pas s'il va faire super beau ou super moche dans les cinq minutes à venir). Soirée du samedi soir pépère, dîner à l'auberge préparé avec amour par Seb et je ne sais pas combien d'heures au pub, d'abord complètement vide, puis investi à partir de 10h du soir par des gens de tous âges, de 12 à 70 ans. Initiation au billard pour bibi (pas glorieux malgré tous les conseils précieux que j'ai reçus), bières et cigarettes. Retour à l'auberge passablement éméchés vers les 1h du mat.


Réveil vers 9h le lendemain matin, douche petit déj et ferme intention d'aller randonner malgré le temps peu avenant. Mais rien à faire, il a plu des cordes toute la journée, et les quelques tentatives de mini-promenades nous ont mouillés jusqu'aux os, à tel point que les hommes se sont foutus torse-poil (ah la testostérone... bon moi je me plains pas, j'ai profité du spectacle). Je vous mets la photo où on voit pas trop les têtes, ça évitera les embrouilles. Egalement excursion à la recherche d'un chateau qui en fait était 5 km plus loin. Dans l'ensemble, paysages magnifiques mais ça donne rien en photo, donc pas beaucoup d'illustrations, à part une jolie plage et un mouton qui déconne sévère.
Après une douche plus que bienvenue, repas fish&chips (c'était la seule option: il était 9h un dimanche soir, RIEN à manger à part ça, tout était fermé) puis rapide pinte au pub, qui a fermé ses portes à... 23h, au grand désarroi de certains. Du coup, bah... dodo.
Et lundi, départ pour Fort William vers les 10h sous un soleil jusqu'ici jamais vu en Ecosse, température délicieuse, avec dans l'idée qu'on allait se faire une petite montagne aux alentours de Glencoe. On s'arrête dans le coin du Ben Nevis (point culminant de la Grande-Bretagne, 1300 m - ou plus impressionnant, 4400 pieds), et on s'engage dans un petit sentier. Ca monte dur, je souffre, il fait chaud. Je sens que je vais pas tenir longtemps. Je m'arrête de temps en temps, enfin en gros toutes les 5 minutes. On arrive ensuite sur un plateau au creux duquel repose un lac aux eaux d'un bleu profond inimaginable. Ca me redonne un peu de force. La vue est superbe. On s'installe pour faire une pause bouffe (et cigarette - c'est malin...), Seb, le chef rando, sort la carte, nous montre le sommet qu'est devant nous et qui n'a pas l'air bien loin comme ça, et nous dit: "ça, c'est le Ben Nevis. On y va?" Maaaaiiiiiis oui bien sûr; en gros la seule rando que j'ai faite de ma vie, c'est Ben Aan, 300m, et déjà c'était pas facile facile. Eh bah figurez-vous que si, chers amis, je l'ai fait. On est tous allés au sommet du Ben Nevis, et moi avec. Bon je vais pas vous cacher que ça n'a pas été sans peine, surtout au moment où il a fallu traverser la neige, pendant 45 bonnes minutes... Vous imaginez pas la trouille que j'ai eue. D'ailleurs, évidemment, il a fallu que je tappe une grosse crise de larmes en plein milieu, ça faisait vraiment trop d'émotions d'un coup. L'arrivée au sommet était tout simplement incroyable. J'en profite pour remercier tout le monde de leur patience (merci Thierry..). La suite en images.



























Quant à la descente, elle s'est avérée bien moins difficile que je ne le redoutais: j'ai descendu toute la neige sur les fesses, c'était assez marrant; et la caillasse, ça s'est passé correctement. A l'arrivée, une grosse assiette de frites et une Tennent's n'ont pas été de trop pour nous remettre de cette journée de fous. En tout, 7 heures de marche, des coups de soleil partout, les vraies têtes d'écrevisses et des courbatures que je sens encore deux jours après. C'était génial. (On ze picture, de gauche à droite et du premier plan au fond, Thierry, Phil, Seb, Jude et ouam - C/Geoffrey).

lundi 28 avril 2008

Here comes the sun

Voilà bien longtemps que je n'ai pas donné de nouvelles...

Glasgow va bien, elle profite du moindre rayon de soleil; les cieux nous ont gratifiés d'un week-end resplendissant - à l'aune des standards écossais j'entends: beau grand soleil et température de... 15 degrés!! Autant dire la canicule. Et les Glaswégiens, comme tous les habitants des contrées nordiques, ne peuvent pas se permettre d'en louper une miette. Du coup, Ashton Lane était bondée tout le week-end, et les gens se prélassaient sur les pelouses de Kelvingrove Park; des petites camionnettes vendant des glaces ont fleuri dans les rues et c'était à qui porterait le débardeur le plus aéré, pour le dire poliment.

Bon cela dit, aujourd'hui il pleut des cordes et les mouettes sont particulièrement agitées. Et j'ai chopé une énorme crève.

Trêve de considérations météorologiques. Ma petite vie continue à peu près sereinement, soirées (un peu trop) arrosées le week-end et routine plan-plan la semaine, squash, piscine, bibliothèque... On entame aujourd'hui la dernière semaine de cours et le mois de mai sera consacré aux surveillances d'exams et corrections de copies.

Un petit miracle s'est produit la semaine dernière. Je disais au revoir à une classe de 1ère année que je ne reverrai plus, et à vrai dire ça ne m'attristait pas plus que ça. C'était un de ces groupes qui refusent obstinément d'ouvrir la bouche, et j'ai ramé toute l'année pour les faire parler. Bref, je leur souhaite bon courage pour les examens, une élève vient me voir pour me faire part de ses angoisses et de ses remords parce qu'elle n'a vraiment pas travaillé assez son français; j'essaie comme je peux de la rassurer, mais j'avoue que je ne sais pas trop quoi lui dire. Puis en vient une autre, qui d'un sourire timide me dit (en français!) qu'elle avait beaucoup aimé mes cours, que je l'avais bien aidée et qu'elle avait maintenant beaucoup plus confiance en elle. Je crois que ça faisait longtemps que je n'avait pas ressenti quelque chose avec autant de force: quel bonheur d'entendre ça, et c'était en plus tellement inattendu! Finalement, un an d'ennui profond - et je vous assure, qu'est-ce que j'ai pu m'ennuyer avec eux! - se trouve justifié par un petit compliment. Mais quel bonheur je vous assure, j'ai passé le reste de l'après-midi un sourire béat collé au visage, un peu comme si Ethan Hawke m'avait déclaré sa flamme (ce qui de toute façon ne saurait tarder).

D'autre part, je découvre en ce moment l'univers de la BD, enfin plus exactement je m'intéresse au genre, interactions entre image et texte, mise en page, rapport entre case et planches etc. Eh bien je vous assure que c'est assez surprenant et extrêmement intéressant. Je viens par exemple de lire un essai de Benoît Peeters (celui-là même qui scénarise la série des Cités obscures) intitulé Case, planche, récit, et qui offre nombre de réflexions particulièrement stimulantes concernant ce genre encore souvent considéré comme de la sous-littérature. Je ne vais pas me lancer dans un résumé du bouquin, c'est tout de même un domaine assez restreint et spécialisé, mais ce type d'ouvrage constitue une preuve indéniable que la BD est un art à part entière, dont les spécificités ne peuvent être simplement ramenées à celles du cinéma et de la peinture. Bref, un jour peut-être que j'en dirai d'avantage si l'envie m'en prend; pour l'instant je me contente de m'approprier le sujet, et je m'amuse bien. Ci-dessous, le Philémon de Fred se fait remonter les bretelles pour ne pas avoir compris le sens du mouvement/ et nous le sens de la lecture (je sais ça sert à rien vous pouvez pas agrandir l'image, mais j'avais quand même envie de la montrer).

lundi 7 avril 2008

Myself and the city

Je ne ressemble pas franchement à Carrie Bradshaw (1). Je suis plus grande, légèrement moins menue, brune, et surtout je ne m'habille pratiquement qu'en noir, en général chez H&M et Zara et je ne porte pas de talons (à mon grand désarroi - mais y a des choses qu'on sait faire et d'autre pas, c'est comme ça). Je fantasme parfois sur des robes Chanel ou des chaussures Manolo Blahnik, mais bon, en règle générale, je ne me les offre pas. Mais... j'ai beaucoup d'imagination. Alors quand je me prends pour Carrie Bradshaw, je suis Carrie Bradshaw. Quand en plus je suis à Manhattan, vous imaginez!

Je n'ai quand même pas fait le Sex and the City Tour (oui oui, ça existe - il y a même deux entreprises rivales qui se disputent le marché. A ce sujet, un petit article du Guardian: http://www.guardian.co.uk/world/2008/apr/04/usa.television). Mais j'ai bu des cocktails avec ma petite soeur dans Greenwich Village, passé le dimanche avec mon ancienne coloc de Galway Ailbhe (prononcez "Alva") à me balader, à déguster un duo de quiches au chèvre au café Mozart dans le Upper West Side en parlant de sexe sous le regard bienveillant du serveur, puis à boire un verre de vin rouge au comptoir d'un resto italien trendy. J'ai traîné dans quelques très belles librairies d'occasion, me suis fait masser à China Town (et elle y est pas allée de main morte, la masseuse... Je savais pas qu'un massage pouvait faire aussi mal), fait la queue pour aller manger un conséquent banana split à Serendipity 3, assisté à un concert de jazz à Harlem dans un vrai club du coin, je vous raconte pas l'ambiance de fous - après un repas de soul food chez Miss Maude's Spoonbread.
A propos des restos new-yorkais, on a rencontré quelques difficultés
concernant le fameux tip. On savait qu'il était plus que conseillé de laisser un pourboire; dans ces cas, moi, en général, j'arrondis au multiple de 5 près. Oui mais voilà, parfois ça ne suffit pas. D'où un des moments les plus désagréables du séjour: un jour en milieu d'après-midi, ma soeur et moi avons mangé dans un resto japonais, à peu près honnête m'enfin, ça cassait pas trois pattes à un canard. Le type nous apporte l'addition, on laisse 2-3 dollars de pourboire et on finit notre discussion avant de s'en aller. Là-dessus, le serveur revient et nous dit: "Was everything ok, ladies? Because the usual tip is 15%..." J'avais JAMAIS vu ça. D'abord franchement c'était pas formidable sa bouffe, mais en plus faudrait calculer 15% de tous les repas qu'on prend!! Moi et les pourcentages, ça fait à peu près 10 (à ce propos d'ailleurs, tout le monde m'avait dit, tu verras, c'est super facile de se repérer dans New-York... oui, sauf qu'autant je retiens facilement les noms de rues, autant les chiffres j'y pige quedalle! Je sais toujours pas si Colombus Circle est à la 42ème, à la 53ème ou à la 76ème...), et quand c'est pas un chiffre rond en plus...! Du coup on a rajouté 2 et on s'est tirées vite fait. C'est la stratégie qu'on a adoptée à partir de ce moment-là d'ailleurs: on mettait toujours les manteaux avant de payer l'addition. Pas très classe, mais ils ont qu'à être plus clairs aussi!! Le dernier jour, on a bouffé dans un vietnamien, et là je crois que je me suis trompée j'ai mis trop: les serveurs nous ont au revoir et merci avec une ferveur peu commune...
Conclusion de ce petit séjour: je me verrais bien habiter à New-York, mais à deux conditions: que j'aie beaucoup d'argent, et que j'habite soit à Greenwich Village, soit à Brooklyn. Tout simplement. Ah non, une autre condition: si les Américains pouvaient ne pas avoir l'accent américain, ça serait mieux...
Photos: 1/ Sex and the city; 2/ Keira, Ben et Ailbhe; 3/ Serendipity 3; 4/ Westsider Books on Broadway avenue; 5/ là où je me suis fait douloureusement massée; 5/ déjeuner au Vynl; 6/ ma future maison à Brooklyn.
(1) Pour ceux qui ne connaissent pas: Carrie Bradshaw, héroïne de la série Sex and the City. 4 new-yorkaises bourrées aux as qui passent leur temps au restaurant, parlent de mecs et font du shopping. Série cultissime pour la plupart des nanas entre 16 et 35 ans; et incomprise -et souvent détestée- du reste du monde, surtout des hommes hétéros.

samedi 29 mars 2008

Voyage(s) voyage(s)...

Petit récit de mon voyage Glasgow-New York.

J'étais rentrée de l'île de Skye vers 20h la veille, assaillie par une énorme flemme de défaire et refaire mon sac pour la deuxième fois en 10 jours. Mais bon, ça finit toujours par se faire.

Le taxi est venu me chercher à 8h20 le lundi matin. Arrivée à 8h45 à l'aéroport. Super, trois heures à attendre... Ca c'est typiquement moi. J'ai tellement peur d'avoir un problème que je pars toujours trop en avance.

Je me plonge dans Belle de jour le temps que s'affiche le numéro du comptoir d'enregistrement pour Amsterdam. Au bout d'une heure, je me dirige enfin vers le comptoir 27. Je fais la queue etc et lorsque je présente mon passeport et mon billet, la bonne femme me demande mon adresse de destination à New-York. Euh... Harlem, ça suffit pas? ... Elle me dit d'un ton sec d'aller me renseigner et de revenir sans faire la queue une fois que je saurai. Le coup de stress jvous jure... Non mais qu'est-ce qu'ils en ont à foutre, d'où je vais crécher, nom d'un ptit bonhomme!! Du coup j'envoie un texto à ma mère, qui envoie un texto à ma soeur, et au bout de quelques minutes et 10 cigarettes, allelluiah, je reçois l'adresse. Je retourne au comptoir, et je demande à la petite famille qui était devant: "euh, pliz, do you mind if i go first bla bla". Et là, imaginez-vous que... ils me disent non!!! "Sorry miss, you're not going first, we've got children and plus, we're first class". Alors là, je dois avouer que je n'avais jamais, mais JAMAIS entendu ça!!! Je me suis vachement énervée (ce qui signifie chez moi béguaiement, tremblements incontrôlables, rougeurs et dans les 3 minutes qui suivent crise de larmes... Bref, hyper convaincant), je leur ai dit que je passais devant de toute façon et que j'étais bien gentille de leur demander leur avis... La dame du comptoir a dû voir ce qu'il s'était passé parce que d'un coup elle a été très gentille avec moi. Mais tout de même: "on est first class, donc on passe avant toi", j'ai trouvé ça... gerbant. Désolée, mais y a pas d'autre mot. J'étais bien contente de leur passer devant avec mon sac Quecha tout pourri. Na na nère.
La suite du voyage est passée assez vite, vu que j'ai retrouvé par hasard une fille du département de psycho de Glasgow Uni que j'avais croisée dans quelques soirées.
Une fois qu'elle avait embarqué pour son deuxième vol, il me restait deux-trois heures à attendre. J'ai fini Belle de jour (pas mal du tout soit dit en passant), sorti mon billet pour vérifier les horaires. Départ Amsterdam 18h30, arrivée New-York 21h30. 'Tain c'est vachement rapide, que j'me dis. C'est incroyable les progrès techniques, ah ça pour sûr. Je range mon billet, me replonge dans la contemplation des clients qui essayent tous les parfums du magasin d'en face, et là, je me rends compte qu'il doit quand même y avoir une histoire de décalage horaire dans tout ça... Effectivement, le vol dure quelque chose comme 8h.
Je finis par me rendre à la porte d'embarquement F4, pour m'apercevoir que c'était une énorme salle blindée de monde, avec à nouveau un security check à l'entrée. Ca faisait vraiment Ellis Island, comme quand le petit Vito Corleone arrive aux States de sa Sicile natale (vive les clichés). Je pose mes fesses sur un rebord de fenêtre, et j'attends.
Dans l'avion, je me retrouve, Dieu soit loué, près du hublot. Par contre, j'ai une espèce de hippie allemande de 50 ans tatouée de partout assise à côté de moi, et dont je sens qu'elle cherche désespérement le contact. J'ai HORREUR de ça. Moi, quand je voyage, faut me laisser tranquille (exception faite des beaux garçons bien sûr). Elle exprime sa stupeur devant les machines de dégivrage qui badigeonnent l'avion. Bon, je l'avoue, quand on y pense, c'est assez impressionnant quand même ces petits bidules sur des grues qui tournent autour de l'appareil.
Le voyage se passe, je lis Cosmo, je commence un autre bouquin... L'Allemande, arrête pas de remuer, elle squatte l'accoudoir, je suis recroquevillée contre mon hublot, c'est pas terrible mais bon. Bouffe pas terrible. Par mimétisme, je demande du poulet au lieu des pâtes, c'est pas folichon. Entrée: salade de mayonnaise; dessert: gâteau au sucre.
Ensuite, je regarde Elizabeth, the Golden Age. Franchement, faut qu'ils arrêtent. Non seulement c'est chiant, mais en plus, c'est totalement ridicule. Moi qui aime tellement Kate Blanchett... Et puis je revois la première partie d'Atonement, que j'avais adorée au ciné il y a quelques mois.
On remplit aussi deux petits papiers, un pour les services de l'immigration, l'autre pour les douanes. On me demande de déclarer tout produit susceptible de poser problème dans mes bagages. Je passe en revue dans ma tête ce que j'ai dans mon sac-à-dos. Oh, pas grand chose... Juste deux cartouches de clopes, une de France, une de Bulgarie; une vingtaine de boîtes de médocs pour ma soeur; et un énorme paquet de mort-aux-rats (juste pour rire: sur la boîte, il y a écrit: "Voulez-vous détruire les RATS, les SOURIS?", et à la ligne: "Les Pâtes du Diable". Quel programme, n'est-ce pas!), gentille attention de ma maman à ma soeur. Oh, ça devrait passer, à la douane, tout ça... Désagréable poussée d'adrénaline quand même.
Je finis par m'endormir. Et tout à coup, je sens un gratouillement frénétique sur mon épaule droite: c'est l'Allemande qui me réveille pour me dire"il reste plus qu'une heure!!!" Non mais quelle conne celle-là, moi qui avais enfin réussi à m'assoupir. Je lui en foutrais des heures dans sa tronche, non mais je vous jure. J'ai souri froidement, bougonné "great", et je me suis rendormie. Le pire, c'est qu'elle a recommencé vingt minutes avant l'atterrissage. Gratte gratte, "on va bientôt atterrir!!!". Oh ta gueule hein. Grnmf. Superbe vue sur Manhattan by night à l'arrivée. Impressionnant.
Bon ensuite, on a fait la queue pendant une heure pour avoir l'honneur de déposer nos empreintes digitales et d'être pris en photo. Puis je récupère enfin mon sac, je sors, et je retrouve ma petite soeur, pleurs pleurs snif snif youpi youpi, c'était trop bien.
La suite un autre jour; j'ai tellement, mais tellement de choses à raconter! mais je suis à New York, je peux pas passer ma vie sur mon blog, ça serait un peu ballot... Là j'hésite: visite du Musée d'histoire naturelle, ou shopping sur la cinquième avenue... Je me tâte...
Bientôt: chronique Sex and the city (bah oui, obligé...), le quartier latino de ma soeur, un pamhlet révolutionnaire contre l'exploitation par le grand - ou moins grand - capital des petits stagiaires français, et plein de photos.

dimanche 23 mars 2008

Sheepy Skye

A peine rentrée de France, j'ai enchaîché avec un petit week-end sur l'île de Skye avec Marianne. Impossible de décrire ces reliefs, ces lumières, ces textures... C'était sublime. Sauf pendant: la pluie; les averses de grêle; les tempêtes de neige. En tout cas, on a bien pris l'air et on s'est bien marrées.

Ne sachant trop que choisir vu l'abondant nombre de photos que j'ai ramenées de là-bas, j'ai opté pour l'option "moutons" (on s'est fait un petit trip zoologique, moutons, vaches à poil, cochons et même biches!).









Prochain épisode: les vaches à poil. Et aussi probablement quelques photos de New-York, pour laquelle j'embarque demain pour retrouver ma 'tite soeur!! Changement de décor radical...