jeudi 24 janvier 2008

Forever young

Il y a quelques semaines, je suis allée voir I'm not there, de Tod Haynes, un film autour de Bob Dylan. Le concept du film est extrêmement audacieux: évoquer cette légende-caméléon à travers un certain nombre de personnages, incarnés par des acteurs souvent inattendus (Richard Gere ou Cate Blanchett, pour ne citer que les plus surprenants). Et c'est incroyablement réussi. Mind-blowing.

Depuis, je suis retombée dans Bob Dylan, le film repasse dans ma tête, il m'accompagne un peu tous les jours.

Un de mes passages préférés du film-documentaire de Martin Scorsese, No Direction Home:



Toujours tiré du même film, un extrait d'un de ses houleux concerts en Angleterre, je ne sais pas lequel, je ne me rappelle plus, ça fait un bail quand même. Eh ouais, c'était en 1966, et Bobby avait décidé de sortir les guitares électriques. Ses fans de l'époque, des amoureux de la folk, manifestent leur déception par de violentes huées.

Il s'agit de "Ballad of a thin man", un de mes préférés. De la vraie poésie.

Un jour où on lui a demandé si le fameux "Mr. Jones" de la chanson existait vraiment, Dylan aurait répondu: "He's a pinboy. He also wears suspenders. He's a real person. You know him, but not by that name... I saw him come into the room one night and he looked like a camel. He proceeded to put his eyes in his pocket. I asked this guy who he was and he said, "That's Mr. Jones." Then I asked this cat, "Doesn't he do anything but put his eyes in his pocket?" And he told me, "He puts his nose on the ground." It's all there, it's a true story." C'est pas classe, comme réponse, ça?

Anyway, voici la vidéo:



Et enfin, voici l'interprétation qui en est faite dans le film de Todd Haynes, chantée par Stephen Malkmus et The Million Dollar Bashers (Pardon pour la fin un peu abrupte...).



Alors, c'est pas magnifique?

J'en profite au passage pour "rendre hommage", même si c'est un bien grand mot, à Heath Ledger, décédé il y a deux jours, et qui était tout aussi bon - et beau - dans I'm not there que dans Brokeback Moutain.

mercredi 23 janvier 2008

Dans le cochon tout est bon!

Nous sommes lundi. Il est 10 heures et demi du matin. Je me dirige d'un pas alerte vers mon lieu de travail, pleine d'enthousiasme, une fois n'est pas coutume, même si je peine à marcher suite à une partie de squash endiablée la veille.

Et là, tu vois ce que je vois?



Oui oui c'est bien ça, des petits cochons suspendus. Hmmm!

Y a une boucherie juste à côté de chez moi, j'ai donc droit à cette appétissante vue de temps à autre.

(Par respect pour les âmes sensibles, j'essaierai de ne pas laisser cet article trop longtemps en première page, c'est promis)

jeudi 17 janvier 2008

Alleluhia

Oui, je sais, j'avais dit que je ne me mêlerais pas de politique sur ce blog. Mais là je ne tiens plus. Y a des choses que je ne comprends pas, que je ne connais pas et sur lesquelles je ne suis pas apte à m'exprimer. En revanche, il y a des choses que je ne peux pas laisser passer sans réagir (je suis un peu longue à la détente, je sais, mais j'en avais pas entendu parler avant aujourd'hui).

Extrait du discours de Nicolas Sarkozy à la basilique de Saint-Jean de Latran à Rome le 20 décembre: "Un homme qui croit est un homme qui espère. L'intérêt de la République, c'est qu'il y ait beaucoup d'hommes et de femmes qui espèrent." Si ça, ce n'est pas faire de la religion l'opium du peuple! Allons-y, prenons les gens pour des cons et clamons-le haut et fort! Qu'on croie en Dieu, très bien, mais que Dieu ne serve pas d'alibi pour supporter la difficile existence d'ici-bas... Ah c'est sûr que quand on espère, quand on attend patiemment parce que quoi qu'il arrive ça ira mieux demain, ça ne pousse pas à la révolte. Voici donc ce qu'il nous propose, notre président: Attendons le ciel... et en attendant, regardons TF1.

Comment en outre se permet-il de déclarer que "Dieu est dans la pensée et dans le coeur de chaque homme"?! (discours du 14 janvier devant le Conseil Consultatif saoudien à Riyad) Je croirais entendre ma grand-mère (que j'aime par ailleurs beaucoup, je tiens à le préciser) qui me serine depuis des années que j'ai Dieu en moi, c'est juste que je le sais pas encore. Ma grand-mère, elle a le droit de me dire des choses comme ça, même si ça me gonfle. C'est peut-être un peu son rôle. En revanche, mon président n'a rien, mais alors rien à faire là-dedans.

Sérieusement, tout ça me met hors de moi.

Des extraits des discours mentionnés ci-dessus, à lire sur le site du Monde: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-1000457@51-1000402,0.html

Hivernale Ecosse

Quelques images de notre petite excursion avec Laurence et Marianne jusque sur les rives du Loch Kathrin, dans les Trossachs. Au passage, tous mes remerciements à Marianne d'avoir conduit, et à Victoria de nous avoir prêté sa voiture. Même dans le brouillard, les paysages étaient sublimes. Tout était couvert de givre.
















































Et merci aussi à soeurette pour la technique du premier plan. C'est pas encore tout à fait ça, mais ça vient... : )

mardi 15 janvier 2008

Exercice de traductologie

Très rapidement, un petit mot pour vous dire que tout va bien mais que je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment, entre les sorties, le boulot, et surtout le sport. Eh oui, je ne m'arrête plus...

En attendant d'avantage de fascinantes histoires et de sublimes photos d'Ecosse, voici de quoi vous distraire: un panneau repéré par l'oeil perçant de Yann dans une station service Carrouf quelque part sur l'A5. J'espère que vous saurez apprécier la précision de cette traduction. Ils sont forts ces Français. Vous me direz, la phrase d'origine (euh pardon, "la phrase source") n'est pas franchement élaborée non plus.

mardi 8 janvier 2008

D'une vie à l'autre

Ce matin, réveil à 5h30 pour finir ma valise avant de quitter l'appart parisien. Départ de Daumesnil prévu à 8h, embarquement à 10h, décollage à midi. Et ô joie suprême, c'est soeurette qui me conduit à Roissy - Roissy, car je voyage avec EasyJet, ce qui me permet d'échapper cette fois-ci à la galère de RyanAir.

Bon évidemment je ne me suis levée qu'à 6h30, après avoir décalé mon réveil toutes les demi-heures, classique. Je ne résiste pas à la tentation de me prendre un dernier bain en écoutant la radio et en sirotant un Earl Grey French Blue, parce qu'il faut se faire plaisir de temps en temps. Du coup pas le temps de petit-déjeuner.

Du monde sur le périph, mais rien de grave, ça roule: on arrive à Roissy à 8h45. Et que vois-je sur les écrans du Terminal 3? Vol pour Glasgow à... 14h; l'embarquement commence à 12h. FUCK FUCK FUCK. Je me suis plantée de deux heures, j'avais confondu avec mon horaire de vol à l'aller. Non mais faut être sérieusement mal embouchée (et puis c'est pas comme si c'était la première fois que ce genre de trucs m'arrivait). J'en reviens toujours pas... C'aurait pu être pire me direz-vous, mon avion à l'aller aurait pu être à 22h...

Résultat: squattage du sympathique Caffè Ritazza à l'"espace arrivée", nettement plus calme que l'"espace départ". Je passe au Relay H acheter deux-trois magazines débiles. L'offre est assez limitée. Un titre en exemple dans le dernier Cosmo: "tout ce que pense un homme quand il est nu". Ouais bon on va passer hein. Ils savent visiblement plus quoi inventer à la rédac de Cosmo: je crois que j'ai rarement vu une rubrique "sexe" aussi peu accrocheuse. Je me demande ce qu'ils peuvent bien raconter, dans cet article. Quel rapport l'homme nu entretient-il avec son corps? Quelles pensées peuvent bien traverser son esprit d'homme nu? Comment vit-il sa nudité? Et je parie qu'à un moment ils disent un truc du genre: "et pourtant mesdames, ne prenez pas pour acquis que les hommes aiment leur corps; ils se sentent parfois vulnérables en tenue d'Adam". Finalement j'aurais dû l'acheter, ça m'aurait éviter d'imaginer ces conneries, je me serais contentée de les lire.

Bref, j'ai finalement opté pour Elle, histoire de voir de mes propres yeux les articles vantant le bon goût du nouveau couple présidentiel en matière vestimentaire. Sauf que je me suis trompée et que je me suis retrouvée avec entre les mains Elle à Paris. Grâce à quoi je me suis rendue compte que je fréquentais les mêmes endroits que Lou Doillon, alors là je dis su-per.

On a donc passé trois heures avec ma soeur à une table de café, à manger des croissants surgelés à 1,50€. Elle a fini par s'endormir, pour se réveiller 20 minutes après, la joue droite soigneusement marquée des motifs de son écharpe.

12h, enregistrement d'une efficacité redoutable, 3 minutes montre en main, 18,8kg - moins qu'à l'aller! J'suis trop forte. Et ô surprise, pas de limite de poids pour le bagage à main (information précieuse pour toute personne susceptible de me rendre visite dans les mois à venir).

13h, séparation douloureuse d'avec ma petite soeur, grosses larmes qui roulent sur les joues.

14h, embarquement. Rien à signaler pendant le voyage, à part que j'avais une rangée pour moi toute seule, et que d'autre part je ne me rappelle pas avoir traversé des turbulences aussi fortes qu'aujourd'hui, c'était assez flippant.

Arrivée à Glasgow à 14h30 heure locale. Je prends un taxi qui tient absolument à me taper la discut'. Ca m'oblige à me remettre directement dans le bain, et c'est pas facile facile. Moi je le comprends sans problème, mais alors lui, pas du tout... Enfin on est arrivés à s'entendre sur la fin, à tel point qu'il m'a laissé son numéro au cas où j'aurai besoin d'un taxi un jour... Ah on n'est jamais au bout de nos surprises avec ces Ecossais.

Je retrouve mon appart et ma chambre avec beaucoup d'émotion. Je sais pas bien pourquoi, mais je suis ravie d'être de retour, de retrouver mon petit univers glaswégien, j'en ai les larmes aux yeux (je sais, je suis cul-cul...). Après avoir défait mes valises, je fonce à la piscine, parce que y a pas de temps à perdre, faut affiner la silhouette de toute urgence. D'ailleurs à ce sujet, j'avais raison, c'est bien ma glace ici qui est carrément exagérément amincissante! Pas étonnant que le retour en France me foute un coup au moral à chaque fois! Et en plus c'est pas que chez moi: à la piscine, dans les magasins: les miroirs écossais sont agréablement trompeurs...

Après une bonne demi-heure de brasse coulée, planche-battement de jambes et sauna, je passe à Marks&Spencer, et j'achète: deux pots de soupe, des brocolis, de la salade, des betteraves, du pain (quand même), des filets de poulet et du raisin. Je me sens super fière de moi. Le gars devant moi dans la queue regarde mon panier et me dit que ça a l'air bien healthy tout ça, alors je lui explique que je suis au régime, après les fêtes vous comprenez etc. Là il me montre ce qu'il a dans les mains: un énorme pot de strawberries and cream, et me dit "THAT's what you want!". Ah ah, le petit farceur! Mais quand même, qu'est-ce que c'est agréable les gens qui se parlent! Même si ça demande des efforts, même si on n'en a pas forcément envie, même si ça n'est jamais franchement passionnant, c'est... humain en fait. Alors qu'à Paris, lorqu'un homme m'a demandé l'autre jour au supermarché où il pouvait trouver de la crème liquide, ça a été un tel évènement! It made my day comme on dit (bah ouais, il m'en faut pas beaucoup)...

Et enfin, je suis rentrée trempée (oui, il pleut comme vache qui pisse...) et j'ai retrouvé mon cher Andy, sagement installé sur son canapé. On était tout contents de se revoir. On s'est raconté nos vacances, tout ça tout ça, et il m'a même offert un petit cadeau de Noël, un calendrier An insult a day - je crois pas qu'il faille que je le prenne personnellement, quoique... Je ne résiste pas à vous donner celle de demain: c'est Churchill qui dit de de Gaulle: "he looks like a female llama who has just been surprised in her bath". Moi je dis, des insultes comme ça, c'est la classe.

Et on va donc avoir une nouvelle coloc, probablement une étudiante en médecine, qui, d'après Andy, a l'air très sympa mais... est très bavarde. Aïe... Enfin on verra bien.

Voilà les nouvelles. Bon je m'arrête là parce que j'ai un cours à préparer pour demain tout de même... Bon courage à tous pour la reprise!

dimanche 6 janvier 2008

Rattrapage


Hum bon donc voilà j'essaie de reprendre mon blog. Que de choses que de choses à raconter! Enfin non en fait rien que de bien normal, le retour en France, les bonnes vieilles habitudes, la famille (la p'tite soeur!!!!!), les potes, le cinéma, et bien sûr les fêtes de fin d'année, le foie gras, le saumon et le foie gras. Contrairement à quelques chanceux (ses) (là je pense à Athi) qui ont su échapper à l'inévitable, ie prendre entre 2 et 5 kilos entre le 23 décembre et le 3 janvier, bah moi j'ai pas réussi et je me sens toute boudinnée; et je continue à me baffrer en me disant qu'à mon retour dans ma chère Ecosse, ça sera piscine, abdos-fessiers et soupe carottes-gingembre tous les jours. Mais oui on y croit.

En résumé, j'ai vu plein d'amis, passé beaucoup de temps avec ma maman et ma frangine préférée, étonnamment peu bu, été témoin de l'interdiction de ne plus fumer dans les cafés parisiens argh mon petit coeur saigne rien que d'en parler (un post là-dessus ne saurait tarder), mangé des merguez cendrées cuites au feu de bois le soir du nouvel an, relu mes BD fétiches, un peu pleuré et beaucoup ri, découvert le Cranium et joué assiduement et avec passion au Boggle - et là je tiens à remercier Yann et Aurélie d'avoir accepté de partager ces moments forts avec moi), réfléchi sur la condition féminine, le sexe, la maternité, le sens de la vie, la politique, le rôle de l'ONU, l'intervention en Irak etc (après quelques bières, c'est toujours rigolo; ça m'énerve j'arrive pas à me rappeler comment on est passé du sens de la vie à la politique. Y a un lien me direz-vous mais je suis sûre qu'il y avait une articulation plus nette encore), me suis inquiétée des nouvelles du Kenya, ai vu plein de films pas mal (autre post, si j'ai le temps...), me suis posé(e?) beaucoup de questions sur ce que je faisais - ou pas - de ma vie. Bilan? Je suis toujours aussi paumée, mais j'ai passé de très bonnes vacances! (bah oui hein, vaut mieux prendre ça avec le sourire, et puis je suis pas la seule à être paumée alors ça me réconforte. Merci bande de paumés.).

Là je commence à avoir hâte de rentrer, je n'aime pas les transitions et les derniers jours d'une vie avant d'en retrouver une autre sont toujours un peu désagréables.

Et tout de même, pour finir, je vous souhaite à tous UNE TRES BONNE NOUVELLE ANNEE!! Et comme j'ai coutume de le dire: la santé avant tout ma bonne dame. Hips.

PS: WDH59510, mille merci de tes voeux, et je te rends l'appareil, euh non pardon je te rends la pareille! Ha ha qu'est-ce que je suis drôle. Pfiou.

PPS: merci Charlie Hebdo.