Quelques réflexions et anecdotes au sujet de mon retour.
Comme chacun sait, les voyages sont propices à des divagations plus ou moins captivantes sur le sens de la vie, le but de l'existence,
ze meaning of life quoi. Sauf qu'avec Ryan Air, bah ça ne marche pas. Non non, on ne vous laisse pas une minute de répit, pas un moment de calme où vous seriez confortablement installé(e) et où votre esprit pourrait se laisser aller à vagabonder...
Si vous partez de Paris, vous devez prendre le métro pour vous rendre à Porte Maillot. Pour peu que vous soyez d'un naturel légèrement angoissé, là vous commencez déjà à stresser. Et si jamais vous n'êtes pas très fort(e) en maths et en repères temporels - ce qui, on peut le dire, est mon cas - c'est dix fois pire. Voici pourquoi: il vous faut choper une navette pour Beauvais à Porte Maillot 3h15 avant l'heure de votre vol. Alors déjà moi, pour calculer combien ça fait 22h50 moins 3h15, eh beh j'ai eu du mal et je m'y suis reprise à plusieurs fois. Et le truc, c'est qu'il ne faut pas oublier de prendre en compte le trajet depuis là où vous êtes jusqu'à Porte Maillot, ce que j'ai oublié de faire; ou plutôt je l'avais fait mais je m'étais plantée. Bref, j'ai passé la journée en pensant que je devais partir de chez moi à 19h30, et deux heures avant, je me suis rendu compte qu'il fallait en fait que je me mette en route à 18h45... Ce qui a légèrement contrarié mes plans, gnarf. Mais bon, c'est pas bien grave.
Une fois arrivé(e) à Porte Maillot (et après avoir trouvé la bonne sortie...), vous payez 13 euros votre ticket et vous vous installez dans la navette. Le walkman (euh pardon, l'ipod) sur les oreilles, vous vous apprêtez à somnoler pendant une heure, le temps d'atteindre l'aéroport. Mais c'est sans compter la radio que le chauffeur a la gentillesse de vous faire partager - et ce jour-là, pour mon plus grand bonheur, c'était la voix nasillarde d'Arthur, beurk beurk beurk, qui a accompagné mon trajet...
A l'aéroport, on se précipite tous à l'enregistrement. J'avais pris la grande résolution de bluffer: j'avais sur moi mon gros sac-à-dos de camping Quechaaa ET mon ordinateur, dans l'étui duquel j'avais fourré une dizaine de bouquins... Bref je me trimballais avec une douzaine de kilos sur les épaules, bien décidée à tout faire passer en cabine (je me demande bien de qui je peux tenir...), malgré les grosses pancartes signalant partout qu'UN SEUL bagage à main était autorisé. Et comme je suis très douée pour faire des choses "osées" parce qu'interdites, mais sans jamais l'assumer complètement, eh beh... je stresse (je sais je sais, c'est balaud). Néanmoins pleine d'aplomb en apparence, je déclare au monsieur de l'enregistrement que non non, je n'ai rien à mettre en soute et que je n'ai qu'un seul bagage à main - on peut appeler ça prendre les gens pour des cons. M'enfin il ne m'a rien dit. Je m'achète ensuite un sandwich bien dégueu au "Mini Casino" de l'aéroport et je passe la douane. Je dépose sur le tapis roulant mon sac d'ordi, mon ordi que j'avais préalablement sorti bien sûr, mon gros sac-à-dos, mon manteau, mon écharpe, mon sandwich, mon passeport, mon bracelet... Je devais occuper trois bacs à moi toute seule. Je passe sous le portique, et évidemment, le douanier me demande s'il peut ouvrir mon sac-à-dos. Je lui dis mais oui bien sûr avec un grand sourire (autrefois je faisais la gueule mais j'ai remarqué qu'en général ça ne leur plaisait pas trop...) et j'essaie de taper la discut', histoire d'occuper le temps, et il me raconte (me demandez pas pourquoi) qu'il a eu deux vertèbres écrasées et que du coup il a des problèmes avec deux de ses doigts. Il ouvre mes trousses de toilette, sort quelques trucs et ô misère, il tombe... sur mon sac Picard Surgelés dans lequel étaient soigneusement abrités mes deux petits camemberts... Et là-dessus il me dit "c'est ça qui me pose problème voyez-vous". Je m'aperçois assez rapidement qu'il va pas y avoir moyen de moyenner, alors je lui dis "bon bah régalez-vous", ce à quoi il me répond très gravement "ah non mademoiselle, ça va aller à la destruction, sinon ce serait du vol". Oh ducon c'est bon je plaisante! OK c'est pas hilarant mais
cheer up man, on peut rigoler un peu quand même! J'te jure... Alors voilà, Pepette avait raison, et Mathilde, tu me vois navrée, comme dirait ma grand-mère; j'imagine ta déception... Mais peut-être peut-on en trouver au
fishmonger de Great Western Road?
Je passe sur la longue attente dans le sympathique hangar de l'aéroport, en plein courant d'air puisque j'ai toujours le chic pour trouver les endroits les mieux placés; puis me voilà finalement installée, enfin plus ou moins bloquée, dans mon siège, parce qu'on peut pas dire que ce soit très spacieux. Deux Ecossais s'installent à côté de moi, des retraités visiblement, un monsieur et une madame. Apparement ils font partie d'un groupe de vieux et ne se connaissent pas très bien. Je sors Courrier International histoire de, mais je suis tellement crevée que je laisse tomber assez rapidement et me consacre plutôt à inventer une vie à mes voisins. Le monsieur n'arrête pas de parler. J'imagine qu'ils sont tous les deux veufs et que le monsieur aime bien la madame et que la madame est carrément saoûlée parce qu'elle juste envie de lire son bouquin et qu'elle désire ardemment qu'il ferme sa gueule. Entretemps, je tripe sur les images suivantes:
Franchement, j'adore l'enthousiasme avec laquelle ces gens se jettent dehors. Moi je crois que je ferais pareil dans leur cas. Et puis ce tobogan, là, qu'il faut absolument descendre les bras croisés sur les genoux sinon c'est la catastrophe... J'ai jamais trop compris à quoi ça servait ce truc: soit on se crashe par terre ou dans la mer, donc le tobogan, bah on n'a pas trop le temps de le prendre, soit il faut descendre de l'avion en plein air, on fait un peu de tobogan et hop là, on est propulsé dans les airs... Trop fun. Et puis je suis mégafan de la petite robe rose de la madame.
Enfin comme vous le voyez je m'emmerdais ferme dans l'avion. Et puis mes voisins m'ont tout de même regardé d'un air bizarre quand ils m'ont vue prendre la
safety card en photo...! Mais on n'est bloggeuse ou on ne l'est pas, n'est-ce pas.
A la fin du trajet, mes voisins m'adressent la parole, je leur raconte ma vie, ils me racontent la leur (et alleluhia, je comprenais tout!!
I'm slowly getting there...!) et sont très sympathiques. Ils me donnent du
love et du
darling, et y a pas à dire, j'adore ça. En fait je crois que le monsieur n'était pas du tout intéressé par la madame, et la madame pas du tout saoûlée par le monsieur. Et pour la petite histoire, parce que c'est tout de même amusant: ils avaient quitté Glasgow le matin même et étaient arrivés à Paris vers 10-11h. Ils avaient passé la journée à traverser la ville à pied: les Champs élysées, la Concorde, les Tuileries, le Louvre, le Quartier latin, puis RER C jusqu'à la Tour Eiffel (j'ai été assez stupide pour leur demander s'ils y étaient montés à pied ou en ascenceur, comme si à 65 ans et après 3-4h de marche on avait super envie de se taper la Tour Eiffel à pied), et
back to Porte Maillot et en avion Simone. Péchus les retraités, hein!
Une fois à Glasgow, trois-quarts d'heure d'attente pour avoir un bus pour Glasgow qui coûtait £8, puis £6 de taxi... Rentrée chez moi à 1h30 du mat. C'est décidé, la prochaine fois ce sera Easy Jet!