dimanche 30 septembre 2007

Martine's back, back again

Vous vous souvenez de Martine? Vous savez, la petite fille modèle qui a bercé la jeunesse de tant de petites bourgeoises depuis les années 50, si sage et si douce, aux joues si roses, à la peau si lisse, à la queue de cheval si impeccablement dessinée? Eh bien j'ai passé mon enfance à espérer lui ressembler, oui oui, c'était mon idole.

Figurez-vous que Martine fait son come-back dans un nouveau style, comme nous le signale Libé sur son site web: http://www.liberation.fr/vous/280793.FR.php. Et attention, ça décoiffe! Je vous l'accorde, c'est pas toujours du meilleur goût, mais ça fait du bien.
Ma soft sélection:



Panique au Mangin Palace

Je vous recommande la dernière de La Panique, sur la Californie ("aujourd'hui, tu es Côte West") notamment le passage sur le voyage de Sarko et Hortefeux à LA et leur rencontre avec Schwarzy (à environ 31'). On a beau dire, ils sont balèzes, dans la bande à Philippe Colin.
[Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il s'agit d'une émission gentillement tarée de France Inter, diffusée tous les dimanches matin à 11h heure française. Assez difficile à décrire, faut écouter pour se faire une idée. Parfait pour les lendemains de cuite...]

Ben A'an

Deuxième escapade dominicale, cette fois à Ben A'an, petite montagne de 500 mètres situé au nord d'Aberfoyle (qui, pour la petite histoire, accueille bientôt un mushroom festival), dans les Trossachs. Montée un peu ardue, mais récompense de taille en arrivant au sommet. Résumé en images.
(pardon pour la mise en page, je galère un peu...)









Aurélia et Mathilde en pleine ascension.






































La vue...








Pause sandwich.















Mathilde, Goeffrey et Aurélia.











Allez faire un tour sur le blog de Mathilde, elle y a mis d'autres photos. Et c'est pas vrai du tout ce qu'elle dit, j'ai eu aucun problème avec mes p'tites Converse bleues! Non mais!

lundi 24 septembre 2007

Ma voiture


Elle est bien nan? Je préfèrerais tout de même une Mini, mais il faut savoir ce contenter de ce qu'on a.

Loch Lomond

Hier, première échappée vers le grand air, avec Mathilde et Geoffrey. Faisant abstraction de notre gueule de bois, nous prenons la voiture vers le Loch Lomond, le plus grand lac d'Ecosse, au nord de Glasgow. Je retrouve vite les paysages désertiques du Connaught, les mêmes lumières changeantes... - avec toutefois bien plus de végétation. La ballade le long du lac est magnifique, des fairy trees partout, de temps en temps une forêt de conifères qui ne laisse pas passer le moindre rayon de lumière, des filets d'eau qui s'écoulent en pente abrupte vers le lac... Nous avons marché quelques heures - sous le soleil! Sur la route, on croise quelques minuscules crapauds (à peu près la moitié de mon pouce), une belle amanite (cf le blog de Mathilde - The Alba Blog -, moi je l'ai pas prise en photo), des digitales, des enfants dans la remorque d'un kart...







Puis Geoffrey nous emmène au sommet d'une colline (là j'ai compris - au cas où j'aurais encore eu des doutes - que l'ascension du Ben Hope, c'était pas pour moi...), qui offre une vue magnifique sur le lac (à gauche - on voit pas parce qu'il y avait du brouillard, c'est ballaud(?), mais y a des montagnes au fond). Ca m'a rappelé Croagh Patrick, County Mayo, en Irlande (à droite).

Dipsy-Lala-Pu!

Impossible de ne pas vous montrer ces deux petits teletubbies aperçus dans une fenêtre d'hôpital. Je les dédie avec émotion à ma petite soeur. Câlin!


samedi 22 septembre 2007

Ecureuils et gnous

Les écureuils en Ecosse (ou en Angleterre), c'est comme les gnous au Kenya. La première fois qu'on en voit un de loin, on est fasciné. Wow, un gnou! Wow, un écureuil! So cuuuuute! (ça c'est plus pour l'écureuil que pour le gnou - mais tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas). Vite, on sort l'appareil photo. On s'approche à pas de loup, on prend dix fois la même photo avec zoom x12, c'est tout flou, on est un peu déçu mais tout de même, quelle expérience!!!

Et puis on avance un peu plus loin dans la réserve / dans le parc. Oh, un autre! Regarde, il est vachement plus prêt! Attends, je ressors mon appareil... Et rebelot(t?)e.

Au bout de quelques mètres, un crétin de gnou est devant votre voiture, et ne bouge pas d'un poil, il ne vous laissera pas passer. Au bout de quelques mètres, un Xième écureuil se dresse à deux pas de vous et vous regarde, l'air implorant, "t'as pas une noisette s'te-plaît"?

Comme quoi, l'exotisme est une notion toute relative.

Deux photos floues, prises dans la première phase, au stade excitation de la découverte:



Y a bien un p'tit air de ressemblance, non?

Pompon Girl


Décidément je suis très douée. De retour chez moi à trois heures du matin, ivre comme un cochon, je décide - quelle audace! - de fumer une cigarette à la fenêtre de ma chambre, dans mon strictly non-smoking flat. J'ouvre grand la fenêtre-guillotine et savoure, avec le peu de clairvoyance qui me reste, ma sèche. Une fois ce petit plaisir terminé, je tente de refermer cette foutue fenêtre. Impossible. J'ai eu beau grimper sur une chaise, m'accrocher à la fenêtre, essayer de la débloquer avec un couteau... (les voisins d'en face ont du bien se marrer...). J'ai donc passé la nuit, et la journée, au grand air. Et encore, j'ai de la chance, il fait beau!
Fin de l'épisode: thank you so much à mon coloc Andy, qui, pendant mon absence, a remis les choses dans l'ordre!

vendredi 21 septembre 2007

parias - pluie

Jour de pluie


Les seuls éclopés que l'on trouve dans Hyndland, l'élégant quartier résidentiel de Glasgow où je réside, sont de cette sorte.

Je trouve que cet objet, croisé lors d'une journée de pluie incessante, exprime une désolation peu commune.





Autre image humide, qui prouve que la beauté se trouve aussi dans le canniveau. Car il s'agit bien d'un canniveau après la pluie.

mercredi 19 septembre 2007

(Ephémères) Rencontres

Dans l'avion, deux futures lectrices, dans une autre université de Glasgow.

Les deux parlent très vite, de façon hachée. Elles ont l'air terrifié et s'évertuent à le cacher. Sans scrupule, je m'adresse à elles en me disant qu'elles pourront peut-être m'aider à leur arrivée. Je prends mon ton détaché et nonchalant, ma désinvolture les étonne. Elles connaissent Glasgow par coeur sans jamais y être allées, elles ont épluché le Routard de la première à la dernière page. Elles cherchent un appart sur Internet depuis plusieurs mois. Après deux-trois phrases échangées, je m'en veux de m'être tournée vers elles. Elles ont l'air vraiment jeunes et nerveuses, le genre de personnes qui m'agacent. Je coupe court à la conversation, pour les retrouver plus tard à l'aéroport et faire le trajet jusqu'à Glasgow. Cela me permet de les suivre sans me poser de questions: elles savent quel train prendre, combien cela coûte, ou on arrive.

Le train longe l'estuaire de la Clyde, il fait presque beau, je me sens bien. J'ai l'impression de retrouver l'Irlande. L'une des lectrices s'avère vraiment insupportable; elle n'arrête pas de parler, il faut qu'elle appelle sa mère, sa mère est affreusement possessive mais elle l'adore, par contre son père n'en a rien à faire il ne l'a même pas accompagnée au train lors de son départ, trop le délire quoi! Je la laisse jacter et m'aperçois que la deuxième fille est au moins aussi dubitative que moi vis-à-vis de la première. Elle est en train de se rendre compte que la vie avec sa collègue ne va pas être facile... Nous échangeons quelques regards complices. Après tout, elle m'a l'air sympathique. Je la reverrai sûrement.
Je les quitte à la gare pour rejoindre mon auberge.

A l'auberge

Je signale dès mon arrivée à l'accueil que je ne sais pas combien de nuits je vais rester. J'explique dans un anglais un peu hésitant que je cherche un appart. On s'aperçoit rapidement que je me suis trompée dans les dates de réservation, je n'avais pas réservé pour le soir de mon arrivée mais seulement à partir du lendemain... L'autre type derrière le comptoir sourit de mon erreur, puis me donne quelques conseils pour chercher un logement. Il est assez mignon, beaucoup de charme, la classe. Deux soirs plus tard, je sors, une cigarette à la main - attitude délibérée: c'était la troisième fois que je passais devant l'accueil, et je me sentais de plus en plus ridicule; il me fallait justifier d'une façon ou d'une autre ces allers-retours. Je ne suis pas dehors depuis une minute que l'homme de l'accueil me rejoint et allume une cigarette. Il descend quelques marches de plus que moi. On fume notre cigarette chacun sur notre marche. Il rentre. On ne se sera pas adressé la parole.

Dans la chambre

Un matin, je rentre à l'auberge après avoir dormi chez Mathilde et Ian. Quelqu'un est encore au lit. Je prends ma douche, et quand je sors, elle est réveillée. Nous discutons un peu. Elle doit avoir une trentaine d'années, elle est grande et très fine, sans formes, blonde, les cheveux longs. Une marque rouge sur le front. Je pensais qu'il s'agissait d'un signe d'appartenance à une religion orientale quelconque, mais à y regarder de plus près, il s'agit plus vraisemblablement d'une blessure. Elle parle très lentement, avec un accent américain, "a drawling accent", un accent traînant et articulé à l'extrême. Elle est venue en Ecosse pour faire des recherches sur l'histoire de sa famille. Sa grand-mère, immigrée aux Etats-Unis, était originaire d'une petite ville près de Glasgow. Tout ce que Kim savait en partant sur les traces de son aïeule était son nom et sa ville de naissance. Kim me raconte tout dans les moindres détails: où elle a trouvé les premières informations, qui lui a fourni de nouvelles pistes, comment les services de police et d'archives l'ont aidé à déterrer quelques fragments de son histoire familiale... De fil en aiguille, elle apprend que la vie de sa grand-mère en Ecosse a été traversée d'épreuves terriblement douloureuses. Sa soeur, qui travaillait comme employée de maison dans une propriété de Glasgow, fut tuée par son mari un soir où elle était rentrée ivre. Kim a même retrouvé une coupure de presse relatant l'évènement et condamnant le mari à mort. L'histoire est entourée de mystère. Qu'avait pu faire cette femme pour que son époux, qui lui n'avait pas bu, l'assassine à coups de poings? D'autres morts violentes ont parsemé l'existence tourmentée de la grand-mère de Kim, un enfant décédé en bas âge, et d'autres dont je ne me souviens pas. C'est cette tragédie à l'échelle d'une vie que Kim retrouve et qui lui permet de comprendre d'où elle vient et ce que les Etats-Unis ont pu représenter aux yeux de sa grand-mère, qui jamais, jusqu'à sa mort, n'a voulu parlé de son pays d'origine. Je trouve tout cela fascinant, cette enquête policière dont nous sommes les héros, la recherche de nos origines. Jamais je ne m'y étais intéressée avant; à présent j'ai bien envie d'essayer.

Le cousin camionneur
Kim me propose d'aller prendre un petit déjeuner avec elle et son cousin canadien qui l'a accompagnée dans son périple. Je rencontre le personnage: un type d'une cinquantaine d'années, très charmeur, assez enveloppé mais le regard audacieux et taquin.
Je le retrouve par hasard, plus tard, dans le lounge de l'auberge. Nous discutons un peu, puis il me propose d'aller nous promener, sous prétexte de remettre du crédit dans mon téléphone. Il me parle de sa vie. Il habite dans un camion gigantesque et délivre tout type de marchandise depuis Vancouver jusqu'au sud de la Californie. Je trouve ça amusant au début, puis il se lance dans un éloge de lui-même que je n'apprécie pas énormément. Il m'explique à quel point il a merveilleusement géré sa carrière, à quel point il est reconnu dans son milieu et aimé de ses patrons. Il a mis de l'argent de côté et est fier de voir le chemin qu'il a accompli. A un feu, je m'apprête à traverser au rouge et il me retient. S'il arrive qu'on se fasse renverser, autant que ce soit dans la légalité, me dit-il. "S'il y a un procès, ce sera moi qui le gagnerai parce que ce sera l'autre qui sera en tort. Un accident peut détruire une carrière. Autant, dans ce cas, être sûr d'obtenir les indemnités qui me permettront de continuer à vivre correctement." Je suis abasourdie. Le discours est implacable, raisonnable, intelligent. Mais jamais, jamais je n'aurais pensé comme cela de moi-même! Jamais je n'aurais poussé la réflexion jusqu'à m'imaginer le procès après l'accident... C'est quand même un drôle d'état d'esprit...

lundi 17 septembre 2007

Le vif du sujet

Il s'agit donc d'un départ. D'un départ, ou d'une arrivée, question de point de vue. L'important c'est de savoir passer de l'un à l'autre, sans trop de heurts, de regrets, de douleur.

J'ai quitté Paris avec difficulté, tout en trouvant un formidable réconfort dans l'idée que je n'aurais pas pu vivre plus intensément mes derniers jours en France. Des moments qui tous, restent imprimés dans ma mémoire comme du temps suspendu, comme une succession d'instants idéaux, comme l'idée que je me fais du bonheur. Avec le sentiment d'en avoir profité jusqu'à la dernière seconde.

Je ne suis pas arrivée à envisager ce voyage, de quelque façon que ce soit. Je n'avais aucune attente, aucun désir, mais aucune grande angoisse non plus. Une espèce de "nonchalance bourgeoise", m'a-t-on dit. Je pars, c'est tout ce que je sais. Je sais ce que je quitte, je ne sais pas ce que je vais trouver. A cela, on m'a répondu tant de fois: "mais tout de même, tu vas découvrir plein de choses nouvelles, ça va être génial!". Personnellement, je crois qu'on ne sait pas. Tout endroit peut être génial comme infernal selon qui l'on y rencontre. Non?