Ma vie a été parsemée de surprises ces derniers jours. Exemples.
Lundi soir, je suis allée au restaurant avec deux amies. Comme il faisait un froid de canard, on décide de partager un taxi sur le retour. Je remonte chez moi et... pas de clefs. Pas de putain de clefs. Pas de colocs. Arrrrrggggghhhhh. J'avais laissé le trousseau à la fac. J'appelle Andy, répond pas. Je lui envoie un message pour savoir s'il compte revenir bientôt, répond pas. Je me dis, c'est pas grave, je vais retourner au bureau récupérer mes clefs. Je prends la route de la fac, et au bout de trois minutes, le temps que ça monte au cerveau, je me rends compte que ça ne sert à rien: la clef de mon bureau est... dans mon bureau (eh oui, parce que depuis quelques semaines je partage mon bureau avec mon collègue Damien - du coup, quand il est là, je ne ferme pas en partant, c'est logique). J'appelle ma copine Marianne une petite dizaine de fois, elle ne répond pas, j'appelle un pote qui habite pas loin, silence radio... Je me dis que Marianne finira bien par décrocher, je me dirige vers chez elle. Elle me rappelle, pas de problème je peux squatter chez elle (ah oui, j'ai oublié de préciser qu'il était quelque chose comme minuit). Et à deux rues de chez elle, je reçois un texto de Andy, me disant qu'il était à la bibli et qu'il serait à la maison dans une vingtaine de minutes. Résultat, j'ai fait demi-tour, pour la dixième fois de la journée j'ai fait le trajet entre chez moi et Byres Road (qui fait 15-20 minutes), et j'ai attendu Andy dans la cage d'escalier. Le genre de soirées que j'adore.
Jeudi matin, j'avais cours à 11h avec une classe de débutants. Comme j'étais sortie la veille, le réveil fut douloureux. Importunée au plus haut point dans mon sommeil par l'agressif vibrato de mon portable m'indiquant qu'il est temps de se lever, je m'accorde quelques minutes de répit et change l'horaire du réveil. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque quand il retentit à nouveau, je me rendis compte qu'il était 10h15 et que j'étais en fait sérieusement en retard! Je suis arrivée deux minutes en retard, haletante, je fais l'appel, leur demande s'ils ont des questions générales avant leur test en janvier, et une jeune demoiselle lève la main: "I missed the class on pronouns, and I feel completely lost..." Ah seigneur tout puissant, non pas les pronoms s'il-vous-plaît, j'ai 8h de sommeil en retard... Et me voilà en train d'improviser un cours de révision sur les pronoms: Paul regarde Marie, il la regarde, Paul regarde Pierre, il le regarde, Paul parle à Pierre, il lui parle, Paul parle à Pierre et Marie, il leur parle, j'achète du pain, j'en achète... Et eux de me contempler de leur plus bel air bovin. Pas facile tout les jours. Mais je crois qu'ils ont fini par comprendre.
J'ai également découvert que les élèves, lorsqu'on leur dit joyeux Noël et bonne année, répondent gaiement "Et tu" (généralement prononcé "Ey tou"). C'est mignon hein! C'est d'autant plus frustrant de devoir les corriger là-dessus.
Hier après-midi, après une réunion de tout le département de français, nous nous sommes tous retrouvés dans la staff room autour d'un "petit verre". Evidemment, ici, on est toujours plus prodigue en vin qu'en fromage ou en pâté: quelle ne fut pas ma surprise, par conséquent, de me retrouver complètement saoûle à... 6h du soir. Et oui. Furieuse envie de m'endormir sur le canapé, grosse angoisse à l'idée de rentrer chez moi, de me coucher et de me réveiller toute pimpante sur le coup de minuit. Finalement, les plus braves d'entre nous sont passés dans le bar d'en face, où nous avons vaillement tenu jusqu'à 11h du soir. Et à la maison, je retrouve Andy bon pied bon oeil, en train de faire ses dernières révisions pour son exam du lendemain. J'ai encore dû le traumatiser: j'ai tenu à lui montrer le clip de Diam's Confessions nocturnes, et la parodie que Michael Youn en a fait. Evidemment il a compris un mot sur cinq le pauvre. Et en même temps, je me suis fait des tagliatelles au roquefort, ce qui devait bien empester - inutile de préciser que ce genre d'odeur n'est pas du goût de tout le monde dans ces contrées nordiques. Enfin il a été très poli, il a rigolé ce qu'il fallait et m'a fait part des dernières choses qu'il avait apprises dans ses cours.
Ce matin, nouvelle surprise. J'arrive en cours une fois encore la tête à l'envers, et un de mes petits élèves avaient apporté des croissants, de la confiture et du nutella, pour fêter le dernier cours de l'année. C'est-il pas mignon ça!! Alors après avoir écouter quelques exposés sur les banlieues en France, le tabagisme et le virus du sida en Afrique, yeah, on a pris cinq minutes à la fin du cours pour prendre le petit-déj. Ils sont marrants, notamment dans cette classe, parce qu'ils me posent plein de questions: qu'est-ce que je fais pour les vacances, pourquoi y a-t-il des facs bloquées en France (alors, euh, comment expliquer... bah en fait je sais pas. Ils sont Français, c'est tout), est-ce que mon nom vient d'Allemagne... Bref, ça c'était une bonne surprise.
Je n'ai pas traîné longtemps à la fac ensuite. Et quelle ne fut pas ma surprise quand, en rentrant, je tombe sur ma coloc Diana qui était en train de... déménager. Bah oui, ça y est, elle est partie vivre chez son copain. Alors voilà, il n'y a plus qu'Andy et moi - enfin il faut dire que c'était déjà comme ça avant vu qu'elle n'était jamais là. Mais la question se pose: qui va s'installer à la place? Comme je suis de nature à la fois asociale et pessimiste, je vous avouerai que je suis un peu flippée...
La suite au prochain épisode. En attendant, c'est les vacances, et pour tout vous dire, j'ai hâte de rentrer! : )
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