Ce matin, réveil à 5h30 pour finir ma valise avant de quitter l'appart parisien. Départ de Daumesnil prévu à 8h, embarquement à 10h, décollage à midi. Et ô joie suprême, c'est soeurette qui me conduit à Roissy - Roissy, car je voyage avec EasyJet, ce qui me permet d'échapper cette fois-ci à la galère de RyanAir.
Bon évidemment je ne me suis levée qu'à 6h30, après avoir décalé mon réveil toutes les demi-heures, classique. Je ne résiste pas à la tentation de me prendre un dernier bain en écoutant la radio et en sirotant un Earl Grey French Blue, parce qu'il faut se faire plaisir de temps en temps. Du coup pas le temps de petit-déjeuner.
Du monde sur le périph, mais rien de grave, ça roule: on arrive à Roissy à 8h45. Et que vois-je sur les écrans du Terminal 3? Vol pour Glasgow à... 14h; l'embarquement commence à 12h. FUCK FUCK FUCK. Je me suis plantée de deux heures, j'avais confondu avec mon horaire de vol à l'aller. Non mais faut être sérieusement mal embouchée (et puis c'est pas comme si c'était la première fois que ce genre de trucs m'arrivait). J'en reviens toujours pas... C'aurait pu être pire me direz-vous, mon avion à l'aller aurait pu être à 22h...
Résultat: squattage du sympathique Caffè Ritazza à l'"espace arrivée", nettement plus calme que l'"espace départ". Je passe au Relay H acheter deux-trois magazines débiles. L'offre est assez limitée. Un titre en exemple dans le dernier Cosmo: "tout ce que pense un homme quand il est nu". Ouais bon on va passer hein. Ils savent visiblement plus quoi inventer à la rédac de Cosmo: je crois que j'ai rarement vu une rubrique "sexe" aussi peu accrocheuse. Je me demande ce qu'ils peuvent bien raconter, dans cet article. Quel rapport l'homme nu entretient-il avec son corps? Quelles pensées peuvent bien traverser son esprit d'homme nu? Comment vit-il sa nudité? Et je parie qu'à un moment ils disent un truc du genre: "et pourtant mesdames, ne prenez pas pour acquis que les hommes aiment leur corps; ils se sentent parfois vulnérables en tenue d'Adam". Finalement j'aurais dû l'acheter, ça m'aurait éviter d'imaginer ces conneries, je me serais contentée de les lire.
Bref, j'ai finalement opté pour Elle, histoire de voir de mes propres yeux les articles vantant le bon goût du nouveau couple présidentiel en matière vestimentaire. Sauf que je me suis trompée et que je me suis retrouvée avec entre les mains Elle à Paris. Grâce à quoi je me suis rendue compte que je fréquentais les mêmes endroits que Lou Doillon, alors là je dis su-per.
On a donc passé trois heures avec ma soeur à une table de café, à manger des croissants surgelés à 1,50€. Elle a fini par s'endormir, pour se réveiller 20 minutes après, la joue droite soigneusement marquée des motifs de son écharpe.
12h, enregistrement d'une efficacité redoutable, 3 minutes montre en main, 18,8kg - moins qu'à l'aller! J'suis trop forte. Et ô surprise, pas de limite de poids pour le bagage à main (information précieuse pour toute personne susceptible de me rendre visite dans les mois à venir).
13h, séparation douloureuse d'avec ma petite soeur, grosses larmes qui roulent sur les joues.
14h, embarquement. Rien à signaler pendant le voyage, à part que j'avais une rangée pour moi toute seule, et que d'autre part je ne me rappelle pas avoir traversé des turbulences aussi fortes qu'aujourd'hui, c'était assez flippant.
Arrivée à Glasgow à 14h30 heure locale. Je prends un taxi qui tient absolument à me taper la discut'. Ca m'oblige à me remettre directement dans le bain, et c'est pas facile facile. Moi je le comprends sans problème, mais alors lui, pas du tout... Enfin on est arrivés à s'entendre sur la fin, à tel point qu'il m'a laissé son numéro au cas où j'aurai besoin d'un taxi un jour... Ah on n'est jamais au bout de nos surprises avec ces Ecossais.
Je retrouve mon appart et ma chambre avec beaucoup d'émotion. Je sais pas bien pourquoi, mais je suis ravie d'être de retour, de retrouver mon petit univers glaswégien, j'en ai les larmes aux yeux (je sais, je suis cul-cul...). Après avoir défait mes valises, je fonce à la piscine, parce que y a pas de temps à perdre, faut affiner la silhouette de toute urgence. D'ailleurs à ce sujet, j'avais raison, c'est bien ma glace ici qui est carrément exagérément amincissante! Pas étonnant que le retour en France me foute un coup au moral à chaque fois! Et en plus c'est pas que chez moi: à la piscine, dans les magasins: les miroirs écossais sont agréablement trompeurs...
Après une bonne demi-heure de brasse coulée, planche-battement de jambes et sauna, je passe à Marks&Spencer, et j'achète: deux pots de soupe, des brocolis, de la salade, des betteraves, du pain (quand même), des filets de poulet et du raisin. Je me sens super fière de moi. Le gars devant moi dans la queue regarde mon panier et me dit que ça a l'air bien healthy tout ça, alors je lui explique que je suis au régime, après les fêtes vous comprenez etc. Là il me montre ce qu'il a dans les mains: un énorme pot de strawberries and cream, et me dit "THAT's what you want!". Ah ah, le petit farceur! Mais quand même, qu'est-ce que c'est agréable les gens qui se parlent! Même si ça demande des efforts, même si on n'en a pas forcément envie, même si ça n'est jamais franchement passionnant, c'est... humain en fait. Alors qu'à Paris, lorqu'un homme m'a demandé l'autre jour au supermarché où il pouvait trouver de la crème liquide, ça a été un tel évènement! It made my day comme on dit (bah ouais, il m'en faut pas beaucoup)...
Et enfin, je suis rentrée trempée (oui, il pleut comme vache qui pisse...) et j'ai retrouvé mon cher Andy, sagement installé sur son canapé. On était tout contents de se revoir. On s'est raconté nos vacances, tout ça tout ça, et il m'a même offert un petit cadeau de Noël, un calendrier An insult a day - je crois pas qu'il faille que je le prenne personnellement, quoique... Je ne résiste pas à vous donner celle de demain: c'est Churchill qui dit de de Gaulle: "he looks like a female llama who has just been surprised in her bath". Moi je dis, des insultes comme ça, c'est la classe.
Et on va donc avoir une nouvelle coloc, probablement une étudiante en médecine, qui, d'après Andy, a l'air très sympa mais... est très bavarde. Aïe... Enfin on verra bien.
Voilà les nouvelles. Bon je m'arrête là parce que j'ai un cours à préparer pour demain tout de même... Bon courage à tous pour la reprise!
4 commentaires:
Alors, c'est bien Easyjet, hein ! Adieu Beauvais. Bon retour et bonne année !
Merci Pascale, bonne année a toi aussi!
Il n'a y que les chauffeurs de taxi de Glasgow qui veulent discuter. A Edimbourg ils sont silencieux. Quand j'étais étudiante à Glasgow, je rentrais souvent en taxi le samedi soir et les chauffeurs aimaient me taquiner avec:
"Did ye no get a lumber the night, hen?"
See if you can work that one out, Laure :-))
Hihi, I heard that one too Mo !
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